Rappel du premier message de l’auteur:

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Salut à vous, lectrices et lecteurs !

Ca y est… l’aventure du feuilleton commence !

Voilà quelques temps que j’ai commencé à écrire les premiers chapitres du roman. Ils sont postés, et maintenant, je vous passe le relais.

Je vous souhaite une belle lecture.

Et j’attends vos retours, vos questions, vos remarques !

Bises de plume,

Muriel »

Qu’avez-vous pensé de ces premier chapitre? Questions? Impressions?

lien vers le site internet de l’écrivain: https://murielzurcher.com/

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Lettre du jeudi 12 novembre

Bonjour les lecteurs Columérins

Je commence par un grand bravo pour votre lecture de ce début de roman. C’est un beau projet de lecture et de découverte de la lecture que vous menez cette année, et je suis ravie d’y participer !

C’est aussi une grande première de mon côté : d’habitude, personne ne lit ce que j’écris avant que tout soit fini, sauf par une copine autrice quand j’ai un doute ou que j’ai besoin d’un conseil. Ça fait un peu peur, et en même temps, ça me donne très envie de découvrir ce que vous pensez. C’est sûr, ce sera une expérience très intéressante ! Je suis ravie de faire votre connaissance (Si vous avez envie, n’hésitez pas à m’envoyer une photo la prochaine fois, histoire que je vois à quoi vous ressemblez !).

Question 1: Qu’est-ce qui vous a inspiré le début de l’histoire ?

Pour répondre à votre question sur l’inspiration, il faut que je commence par vous dire que ce n’est pas toujours très simple d’identifier d’où viennent les idées d’histoire. J’ai l’impression qu’il y a toujours une sorte de nébuleuses d’idée, comme un groupe d’étoiles, qui tournent dans ma tête et peu à peu, il y en a une qui commence à briller plus que les autres. C’est celle-là que je choisis alors pour travailler.

Pour cette histoire en particulier : ça fait très longtemps que j’ai envie d’écrire une histoire qui fait peur, une sorte de thriller, avec deux sœurs qui doivent fuir. C’est le défi que je me suis lancé pour ce feuilleton des incos.

L’autre élément que j’avais envie de mettre dans cette histoire, ce sont les fantômes. J’ai suivi une formation sur l’écriture radiophonique il y a quelque temps, et l’une des participantes travaillait sur la « transcommunication instrumentale » : elle faisait un documentaire sur les personnes qui disaient avoir entendu des fantômes parler à la radio, ou dans des enregistrements audio. Cela m’a fascinée ! J’ai creusé un peu le sujet, et j’ai découvert que ce n’était pas nouveau : Thomas Edison, qui un inventeur génial du 19e siècle, celui qui a créé la première centrale électrique du monde, a travaillé sur un appareil pour écouter les fantômes : « le nécrophone ».

Mais je ne voulais pas faire « juste » une histoire de fantômes. Voilà pourquoi Lou dit qu’elle entend des fantômes parler, ce qui énerve sa sœur !

Question 2 Le métier d’écrivain était-il le métier dont vous rêviez quand vous étiez enfant ?

Quand j’étais petite, je n’imaginais même pas qu’on puisse devenir écrivain. Pour moi, les écrivains étaient des hommes (et pourtant, je lisais le club des cinq écrit par une femme, Enid Blyton, mais je croyais que c’était un homme !), et en plus, des hommes vieux, voire morts.

J’ai trouvé ce métier par hasard, quand j’avais 35 ans. J’avais un métier très intéressant, mais j’ai dû m’arrêter de travailler un moment, pour une raison familiale. Et je me suis ennuyée à la maison ! Alors, pour m’occuper, je me suis dit que j’allais écrire des histoires pour les magazines comme pomme d’api, j’aime lire. Je pensais que c’était facile. J’ai envoyé une histoire, deux histoires, dix histoires, et à chaque fois j’avais la même réponse de la rédactrice en chef du magazine : non !

Peu à peu, j’ai commencé à comprendre ce qu’était une histoire, et ça m’a passionné. Alors j’ai continué, et voilà ! Donc ce métier n’était pas le métier dont je rêvais quand j’étais enfant, mais c’est mon métier de rêve aujourd’hui !

C’est un métier à la fois difficile et facile. Facile parce que j’adore inventer les histoires, c’est comme si je continuais à jouer au playmobil et au légo sauf que ça se passe dans ma tête. Et je peux faire tout ce que je veux : je suis le dieu de mes histoires ! Mais c’est aussi difficile, parce que, pour partager mes histoires, j’en fais des livres. Et qu’il faut que je trouve la meilleure manière de la raconter, que je trouve les paragraphes, les phrases, les mots, qui fassent la petite musique que j’ai envie que les lecteurs entendent dans leur tête. Et ça, c’est beaucoup, beaucoup, beaucoup de travail. Et parfois, c’est décourageant. Surtout que le résultat n’est jamais à la hauteur de ce que j’avais dans la tête au départ. Ça ne vous fait pas ça vous ? Vous avez une idée de dessin, mais quand vous le dessinez… ça rend pas tout à fait aussi bien.

C’est comme ça, mais ça pas grave, il faut continuer à donner le meilleur de ce qu’on peut faire !

Question 3:Pourquoi le nom de famille des personnages n’apparaît-il pas ?

Parce que, tant que je n’en ai pas besoin, je ne le précise pas !

Je commence déjà à trouver un prénom qui va bien à chaque personnage. Je vous mets la photo de la page que j’ai gribouillée quand j’hésitais sur les prénoms. Je réfléchis aussi au nom de famille, mais pas toujours. Et si à un moment j’en ai besoin, hop ! je gribouille à nouveau, en feuilletant un annuaire papier qui est comme un catalogue de tous les noms et les numéros de téléphone des gens classés par ville dans un département.

Question 4: Pourquoi avoir choisi un père alcoolique comme personnage ?

Comme le genre de l’histoire que j’ai choisie pour ce feuilleton des incos est celui du thriller, donc une histoire qui fait peur, il fallait que les filles soient obligées de se débrouiller toutes seules.

Dans beaucoup d’histoires où les enfants sont les héros, les enfants sont orphelins. Pour l’auteur, c’est plus facile : les héros ne peuvent pas aller demander de l’aide à leurs parents pour résoudre les problèmes. C’est à eux de le faire. Je n’avais pas envie que Romane et Lou soient orphelines. Elles ont déjà perdu leur mère, ça suffit !

Voilà pourquoi leur père est alcoolique. Il boit de l’alcool à cause de l’immense tristesse d’avoir perdu sa femme, il aime ses enfants, c’est pour ça qu’il serre si fort Lou dans ses bras. Il ne se rend pas compte qu’il peut lui faire mal. Mais ses filles ne pourront pas se tourner vers lui pour avoir de l’aide. Il est trop malade pour ça.

Cela ouvre aussi des possibilités pour la fin. Même si je ne sais pas encore ce qu’il deviendra… on verra !

 

Question 5:Pourquoi avoir choisi ces lieux dans votre histoire (forêt, cuisine etc..) ?

La première raison, c’est que je voulais créer un contraste entre un monde quotidien (la maison, avec la cuisine, le salon, la salle de bain, les chambres) et le côté plus sauvage et nature de la forêt. Cela correspond à ce que vivent les deux sœurs. Leur vie n’est pas facile, mais elles y ont leurs repères, et tout à coup elles vont être projetées dans un « univers » plus dur, qu’elles ne connaissent pas.

J’ai aussi choisi des lieux que tout le monde connait, comme ça, je n’ai pas besoin de les décrire et chaque lecteur et lectrice peut avoir « sa » cuisine, « son » salon, « sa » forêt, dans la tête.

Je pense que l’imaginaire des lecteurs est fort et puissant. Vous avez ce trésor dans la tête qui s’appelle l’imagination et qui permet d’inventer des histoires, de bricoler, de dessiner, et même de résoudre des exercices des maths (si si, c’est vrai !). Les lecteurs découvrent donc les lieux, mais aussi les personnages peu à peu, en les voyant parler, agir, se déplacer. Aviez-vous remarqué que je n’ai pas décrit les personnages ?

Et peu à peu, ils se construisent une image dans la tête. Leur image à eux. C’est ce que j’aime quand je lis : me faire mes images. Ainsi, l’histoire que j’ai lue m’appartient, parce que j’y ai mis de moi, de mes idées, de mes pensées de lectrice. C’est aussi cela qui fait la différence avec un film.

J’ai envie de faire ça avec vous : vous laissez une place dans mon histoire, vous laissez la possibilité de créer à l’intérieur, de la faire vôtre. 

Ça rend la lecture du début plus difficile, parce que cela exige un effort, parce qu’il faut laisser le temps à son cerveau pour se fabriquer ces images. Alors encore bravo d’avoir dépassé cette première étape, celle de l’entrée dans l’histoire  ! 

Allez, je retourne travailler à mes chapitres !

Bises de plume à vous, les lecteurs Columérins

Et à bientôt !

Muriel